Monte Alban
Monte AlbánMonte Albán est un important site archéologique qui a connu son apogée lors de la période zapotèque entre 200 et 600après J.-C. mais qui aurait été fondé par le peuple olmèque. Il est situé à10km de laville d'Oaxaca(État de Oaxaca) au Mexique, et a pour coordonnées 17°02′38″N 96° 46′ 04″ O
L'emploi du mot Monte, signifiant «mont » ou «montagne » en castillan, s'explique par le fait que cette cité est construite sur une surface artificiellement arasée au sommet d'une montagne surplombant de 400 m le niveau de la vallée (en réalité à 1 941 m d'altitude).
Contexte historique du site
Monte Albán fut la cité la plus importante de la culture zapotèque. L'emplacement principal se trouve distribué au sommet de trois massifs montagneux appelés Monte Albán, El Gallo et Bonete (ce dernier est aussi appelé Atzompa). Les archéologues distinguent trois périodes dans l'évolution du site.
Période I (500 – 200 avant J.-C.)
descriptif officiel de UNESCO
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Les traces humaines les plus anciennes qui ont été enregistrées dans cette zone datent de 500 avant J.-C. Pendant cette période l'occupation se limite à certains endroits de la montagne présentant des aspects favorables (terres fertiles, sources, zones de cueillette et de chasse...).
Les premières maisons de ces peuples étaient construites en matériaux périssables faciles à se procurer (branches, paille, troncs...) mais rapidement ils commencèrent à utiliser la pierre, surtout pour les fondations des maisons. Puis apparurent les premières tombes faites de pierre et intégrées aux habitations.
Ces évolutions permirent un accroissement de la population. Les individus durent se réunir pour mener à bien le travail énorme que représente l'aménagement du sommet de la montagne et l'édification des constructions. Il existait certainement déjà une division sociale de la population, certains se spécialisant dans les activités artisanales. L'exécution de ces travaux publics nécessitait une sérieuse organisation hiérarchisée du travail du groupe. Par ailleurs, le besoin de matériaux, d'aliments et de fournitures a certainement permis la mise en place d'un système d'échanges et de production assez évolué.
À cette époque furent gravées un grand nombre de pierres connues comme les « Danzantes », représentant des hommes nus, peut-être des prisonniers morts sacrifiés, sans doute pour démontrer le pouvoir militaire que possédait ostensiblement la cité de Monte Albán. Certains experts pensent que ces pierres gravées représentent des personnes handicapées (autisme, trisomie...), car elles auraient été considérées comme des êtres magiques ou des chamans. Associés à ces gravures on trouve des glyphes et des dates, ce qui démontre l'usage du calendrier et de l'écriture par ces peuples dès cette époque et la volonté d'enregistrer certains évènements.
L'analyse des artefacts et des gravures de cette période permet de démontrer une forte influence de la culture olmèque. D'ailleurs l'ampleur même des travaux entrepris pour araser le sommet de cette montagne évoque une société unie par un désir de construire, à l'image du peuple olmèque.
Les Danzantes sont des sculptures qui ont été retrouvées sur le site archéologique mésoaméricain de Monte Albán, au Mexique. Ce sont des pierres plates, des sortes de stèles, sur lesquelles sont gravés des personnages dévêtus dans des positions de contorsion. Les premières hypothèses sur l'identité de ces personnages les ont identifiés comme des danseurs et sont à l'origine du nom de ces sculptures et de celui de l'édifice où elles ont été retrouvées. Cependant, ces hypothèses ont été rejetées par les mésoaméricanistes contemporains. Les nouvelles hypothèses, dont aucune ne fait l’unanimité scientifique, évoquent la possibilité qu'il s’agisse de personnes atteintes de handicaps physiques ou de prisonniers morts, torturés ou destinés à être sacrifiés. L'autre Hypothèse serait qu'il s'agirait de représentation des joueurs de pelote. |
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Période II (100 avant J.-C. –200 aprèsJ.-C.)
l'observatoire, appelé monument J, au centre de la Plaza
Durant cette période le développement de Monte Albán s'accélère. De nouvelles structures sont construites et d'anciennes sont remodelées. Lebâtiment leplus représentatif est le monument J. Différentes gravures des «danzantes »sont réutilisées et intégrées dans de nouveaux bâtiments. Le style de la céramique de l'époqueI se poursuit mais certains objets commencent à présenter des caractères marqués, comme les urnes funéraires. Les tombes de la période II suivent la conception de l'époque antérieure,mais s'y incorporent de nouveaux éléments comme les niches.
Période III (200 – 600après J.-C.)
La cité atteint son développement urbain et démographique maximal pendant cette période. On pense qu'il y avait près de 40 000 habitants sur une superficie de 20 km². Les principaux édifices se développèrent en noyaux isolés et leur fonction essentielle fut le déroulement de cérémonies religieuses publiques ou privées.Les flancs des montagnes étaient aménagés d'un nombre important de terrasses où l'on trouve des maisons de pierre et des sépultures communes.
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Durant cette étape, Monte Albán fut le centre urbain le plus important des vallées de Oaxaca et fut l'axe majeur de l'activité de la région, avec un rayonnement assez important. Le cœur de la cité est représenté par un immense espace appelé Gran Plaza, esplanade mesurant 300 m de long et 150 m de large et entourée de diverses structures où se trouvaient d'imposants bâtiments, comme ceux des plates-formes nord et sud. Au milieu on observe un groupe de constructions alignées nord-sud.
Les énormes fondations étaient élevées de temples, des plates-formes étagées furent construites, des palais résidentiels, des tombes élégantes de pierre, des systèmes pour le contrôle et l'adduction d'eau et des structurespour le jeu de balle et peut-êtredes bâtiments destinés aux observations astronomiques.
Mais peu à peu la civilisation zapotèque perd de sa puissance. Au point que la cité de Monte Albán est abandonnée vers le milieu du VIIe siècle après J.-C. pour des raisons encore controversées (épuisement des terres arables, déforestation excessive, invasions...).