PEUPLES AMERINDIENS indiens des Amérique

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Peuples Patagons et fuégiens

Patagonie et Terre de feu

Kaweskar (Alakaluf)
Shelknam (Ona)
Manekenk (Haush)
Yagan (Yamana)

 

Les Kawésqars, Kaweskars (ou Alakalufs, Alacalufes, Alacaloufes), c'est-à-dire les « Hommes », sont un groupe indigène de la zone australe du Chili, composé de nomades en canots qui parcouraient les chenaux fuégiens de la Patagonie occidentale, entre le golfe de Penas et le détroit de Magellan, se déplaçant aussi dans les chenaux que forment les îles qui sont à l'ouest de la grande île de la Terre de Feu (la péninsule de Brunswick et l'île Wellington, l'île Santa Inés et l'île Desolación) et au sud du détroit.

Kawesqars

Le terme « Alakaluf » serait une dénomination péjorative dérivée du yagan halakwulup, mangeur de moules. Selon d'autres sources, ils reçurent des Yagans de la Terre de Feu l'étrange nom « d'hommes de l'ouest avec des couteaux en coquillage », ce qui serait la signification du mot alakaluf. Leur langue traditionnelle est connue comme la langue Kaweskar. On les a appelés aussi Pécherais, déformation du terme de la langue kaweskar Pektchevés par lequel ils désignaient tout homme étranger, par principe dangereux.

Nomades de la mer, ils vivaient sur leurs canots, à la recherche de nourriture dans la mer. C'était le groupe ethnique le plus important des Amérindiens de la région fuégienne.

Histoire contemporaine

À la fin du XIXe siècle, en 1895, des missionnaires salésiens sont envoyés par Mgr Fagnano, préfet apostolique de Patagonie. Ils obtinrent la concession de l'île Dawson (Baie Harriss) où ils établirent une mission dans le but d'évangéliser, « protéger et soigner » les indigènes de cette zone. Avec eux commença le processus de transformation de la vie nomade vers la sédentarisation. Il se fit un changement dans les vêtements, abandonnant l'utilisation de l'huile de loup de mer et la cape de Phoque qui les protégeait de la pluie et du froid. Le vêtement occidental restait humide en permanence, amenant des maladies nouvelles.

En 1937, le Gouvernement du Chili, par sa Force aérienne établit une station à Puerto Edén. Le premier chef de station, le sergent Carlos Gaymer Gómez, arriva accompagné de son épouse et de sa belle-mère. Ils demeurèrent là jusqu'en avril 1950 de manière continue. Cette famille se dévoua pour éduquer et former les kaweskars qui vinrent vivre autour du poste. Elle adopta deux enfants. Le dernier partit vivre aux États-Unis d'Amérique, à New York.

À la fin de l'année 1940, le gouvernement autorisa un jeune kaweskar de 10 ans, distingué par sa vivacité et son intelligence, à partir, avec l'autorisation de ses parents, à Punta Arenas, étudier sous la tutelle des religieux Salésiens. Le Président de la république chilienne lui accorda son parrainage. Il termina ses humanités à Santiago et entra à l'École des Spécialistes des Forces aériennes. Il se maria en 1948 avec une infirmière. Il revint à Port Edén seul, avec le grade caporal de 2e classe. Il règne en tyran sur ses compatriotes qui l'acceptent puis déserte au bout de quelques mois. Il finira en 1953 dans le naufrage de son canot.

À la même époque, ils fréquentaient la zone des phoquiers chilotes, lesquels, en de nombreuses occasions, commirent des assassinats, des viols et des rapts de Kaweskars.

Déclin et extinction

En 1992, il n'y avait plus que 60 indigènes vivant à Punta Arenas et la majeure partie à Port Eden. En 2000, il n'y avait plus que 14 kaweskars non-métissés. Au fil du temps, cette population a été en diminuant.


 

Les Selknam, aussi appelés Selk'nam, Shelknam ou Onas sont un petit peuple amérindien disparu depuis le milieu du XXe siècle. Ces chasseurs nomades habitaient la Grande Île de Terre de Feu. Le nom d’« Onas » s'applique aussi aux mánekenks ou hausch, étroitement apparentés aux Selknam.

La langue ona ou selknam était une langue amérindienne, andine méridionale qui se parlait en Patagonie. On la classifie aussi dans le groupe chon de la famille « mosetén-chonán » du tronc des langues « macro-pano ». C'était le rameau le plus austral du tehuelche et on le parlait en Terre de Feu, et en Patagonie argentine et Chilienne. Un dictionnaire selknam-français a été établi en 1898 par Émile Racovitza naturaliste de l'expédition antarctique Belgica

Lors de leur arrivée, en 1520, les Européens rencontrèrent les Selknam au nord-est de la Grande Île de Terre de Feu. Ce peuple aborigène était un rameau des « patagons » ou « Tehuelches » qui avaient pénétré dans l'île depuis le XIVe siècle, forçant ainsi les Yagans (ou yamanas) et les Kawéskar (ou Alakalufs) à se déplacer vers les côtes méridionales et occidentales.

Ils étaient chasseurs et cueilleurs et vivaient principalement du guanaco qu'ils chassaient avec de petits arcs et des flèches à pointe en pierre. En plus du guanaco, ils s'alimentaient de divers autres animaux : pinnipèdes, manchots, cétacés, mollusques, crustacés et cormorans. Ils consommaient aussi en abondance un champignon parasite du Nothofagus, le Cyttaria.

Description de cette image, également commentée ci-après

À partir de 1880 les estancieros ou propriétaires terriens d'estancia (ferme d'élevage), principalement d'origine britannique, commencèrent la colonisation des terres des Selknam. Celles-ci, qui étaient un espace libre pour ces chasseurs nomades, furent en grande partie clôturées par le développement de l'élevage des ovins. Beaucoup de Selknam brisèrent ces nouvelles clôtures afin de continuer à chasser librement pour se nourrir. Ils tuèrent des moutons importés, qu'ils appelèrent les « guanacos blancs ». Bénéficiant de la passivité, si ce n'est de la complicité des gouvernements chilien et argentin, des éleveurs firent de la réaction des indigènes un prétexte pour s'organiser en milices ou recruter des tueurs à gage, afin de les chasser et les assassiner. Inférieurs en nombre, disposant seulement d'arcs et de couteaux, ces Amérindiens se défendaient malgré tout ; des colons se concertèrent alors et projetèrent l'extermination des hommes et la déportation dans des réserves d'une partie des femmes et des enfants selknam.

Il existe des photos, bien ou mal, légendées Exposition Universelle de Paris, 1898, dans ou hors d'un zoo humain. Certaines photos ont été prises dans des villes occidentales.

En 1905, il ne restait plus que 500 Selknam sur une population estimée à 4000 en 1880. Quelques-uns furent pris en charge et survécurent auprès de missions salésiennes de Terre de Feu, où ils furent sujets à des épidémies à la suite de maladies contractées auprès des colons. Parmi les derniers Selknam, Angela Loij est morte en 1974 ; Virginia Choinquitel, une Ona vivant en banlieue de Buenos Aires, est décédée en 1999.

L'extermination des Selknam, longtemps ignorée ou occultée par l'histoire nationale, fut reconnue comme un génocide en 2003 par une commission instituée par le gouvernement chilien, la « commission pour la vérité historique et un nouveau traitement des peuples indigènes », et des sénateurs chiliens proposèrent en 2007 de reconnaître officiellement le génocide.


 

Les indiens Haush (Manekenk)

Ils vivaient dans la partie est de la Grande Île de Terre de Feu, entre la bahía Buen Suceso et le cap San Pablo. Bien que certains les considèrent comme apparentés aux Selk'nam, on a aussi émit l'hypothèse que les Aush peuplèrent la Terre de Feu avant eux, puis furent repoussés vers le sud-est de l'île. Ils ont des coutumes et des mythes assez différents de ceux de la tradition Selk'nam, et une langue notablement différente. Une autre différence avec les Selk'nam, l'autre peuple fuégien 'terrien', est l'économie alimentaire et vestimentaire qui ne dépend pas principalement du guanaco, mais du phoque.
Ce fut le premier peuple a disparaître totalement de la Terre de Feu, en 1910, selon Antonio Coiazza, il ne restait qu'une tribu [qui] "habitait entre la Bahía Tetis et la Bahía Fatley, et maintenant elle se réduit à une famille composée du père et de ses deux filles, et d'une femme d'environ trente neuf ans." ; et selon Lucas Bridges, qui le raconte en 1899 : "J'étais tout le temps avec Yoiyimmi et Saklhbarra afin d'apprendre leur langue ? Si j'avais su à cette époque que le aush n'était parlé que par soixante indigènes dans toute la Terre de Feu, je n'aurais certainement pas fait tant d'efforts."

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Le peu de données précises sont connues grâce à Lucas Bridges dans son livre 'El ultimo confín de la tierra' (1899) : "Lors des premières années que nous passâmes à Haberton, un petit groupe de Aush nous rendis visite plusieurs fois [...] Ces Aush avaient peur des Onas, leurs voisins du nord ouest, encore plus que des Yaganes, et cette peur était fondée. Pendant plusieurs générations, ils ont été obligés de quitter une bonne terre, de fuir jusqu'à l'extrême sud-est du territoire, et se résoudre à vivre au milieu de la forêt et des marécages."
Et à propos de leur origine : "Je suis convaincu que les onas et les aush sont issus des tehuelches du sud de la Patagonie, mais les aushs sont arrivés en Terre de Feu bien avant les onas [...] Il y a certainement beaucoup plus de différences entre l'aush et l'ona qu'il n'y en a entre ce langage et celui des tehuelches. Je crois qu'au début les aushs occupaient toute l'île, avant d'être obligés de se contenter de la pointe sud-est, de climat humide, et pénalisée par des marécages et d'épais buissons. Ma théorie se trouve confirmée par le fait que dans les terres occupées par les onas, il y a des endroits dont le nom ne signifient rien pour eux, mais qui, par contre, présente une signification tout à fait adéquate dans la langue aush."

A propos de la différence de langue, Lucas Bridges raconte cette anecdote comique : "Je croyais avoir appris environ six cent mots de aush, et même si je savais qu'il y avait de grandes différences entre les langues aush et ona, j'ai essayé de le parler, voulant surtout impressionner mon père avec mes connaissances. Kaushel ne m'a pas comprit, mais je me suis vraiment réjouis quand j'ai entendu sa femme Kohpen me répondre en aush, celle-ci était originaire d'une tribu de l'est."

Mythe, raconté par Antonio Coiazza : "La renarde, chez eux aussi, tenait le rôle de l'animal peureux qui apprenait la méchanceté aux autres. Jadis, le renard était domestiqué, comme le guanaco, le phoque, tous les poissons et les oiseaux, et il chantait sur le même ton ekelé, ekelé, ekelé. Mais un jour on lui fit sentir une odeur vraiment puante, et cela le rendit sauvage, ce à quoi il convertit les autres animaux."

Un autre mythe, raconté par Antonio Coiazza : Il y a un autre esprit mâle, "très mauvais, qui vit dans les entrailles de la terre, et s'appelle Ksorten. [...] Il s'approche des abris, saisit des paniers, et en frappe les femmes, plus spécialement les plus capricieuses ; pour cette raison elles en ont grand peur, et, quand elles le voient, elles se masquent le visage et les yeux avec leur cape. Au contraire, les enfants, effrayés, s'enfuient."

Bien qu'apparemment l'Île des États n'ai jamais été habitée par les indiens fuégiens, Anne Chapman a recueilli un mythe haush, l'histoire de Jáius : "Quand le grand chamán Kox ouvrit la lagune et créa Sati, le détroit de Le Maire, Jáius s'éloigna de l'Île Grande, sa terre natale, et se transforma en l'île de l'autre côté du détroit, île qui pour cette raison portait son nom. [...] Comme c'était la coutume à cette époque, coutume qui a toujours été suivie, son frère, Ai-uken, se maria avec une des soeurs de son beau-frère, appelée Jáiwin. Et, comme le voulait l'usage, celle-ci vint vivre sur les terres de son époux, et ensuite elle se changea en le cap qui portait son nom (cap San Diego) sur les côtes de Sati. Quand Ai-uken s'est marié, Jáius se mit en colère car elle ne voulait pas rester avec Jáiwin (sa belle soeur). C'est pour cela qu'elle est partie et s'est transformée en une île. Elle ne s'est jamais mariée. Elle est restée toute seule, séparée des autres."


 

Les Yagans (ou Yámanas) sont un peuple amérindien qui habitait la partie sud de la Grande Île de Terre de Feu ainsi que les autres îles situées plus au sud, de l'autre côté du canal Beagle, jusque dans la région du cap Horn, dans des territoires qui font aujourd'hui partie de l'Argentine et du Chili. C'étaient des nomades qui se déplaçaient dans les nombreux chenaux de la région dans des canoës faits d'écorce de lenga, chassant les oiseaux ou les loutres de mer, avec la peau desquelles ils faisaient leurs vêtements. Leur langue est appelée le yámana ou yagan : elle est considérée comme un isolat, langue dont on ne connaît pas la filiation.

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Il existe deux hypothèses sur l’arrivée des Yagans sur leur site de peuplement. La première dit que leurs ancêtres, les premiers américains, émigrèrent d’Asie, traversant le détroit de Behring, étant les premiers émigrants qui arrivèrent dans la région centrale du Chili il y a au moins 16 000 ans passés. Puis ils suivirent la route des chenaux chilotes, traversant jusqu’à l’isthme d’Ofqui. La seconde dit que par un processus de colonisation et de transformation de populations de chasseurs terrestres, ils arrivèrent de la Patagonie Orientale et peuplèrent les îles du détroit de Magellan, atteignant le cap Horn il y a quelque 6 000 ans

Histoire  ...  Antécédents

En 1577, la reine Isabelle Ière d'Angleterre chargea Sir Francis Drake de l’organisation d’une expédition contre les intérêts espagnols sur la côte américaine de l'océan Pacifique. Le 13 décembre 1577, il fit route de Plymouth à bord du Pélican, avec quatre autres navires et 164 hommes. En entrant dans le détroit de Magellan, le Pelican fut rebaptisé le Golden Hind. Le 7 septembre 1578, débouchent sur l’océan Pacífique par le Détroit, le Golden Hind, le Marigold et l’Elizabeth, les autres navires ayant fait naufrage.

Une tempête dans le Pacifique fit sombrer le Marigold avec son équipage tandis que l’Elizabeth put se réfugier à la côte et attendre le Golden Hind jusqu’au 8 octobre. Son commandant décida de rallier l’Angleterre car il supposait que le Golden Hind avait, lui aussi, sombré dans la tempête. Drake et son navire furent confrontés avec la tempête pendant 52 jours, depuis le 7 septembre jusqu’au 28 octobre, entraîné jusqu’au 57e degré° sud (le cap Horn étant à 55 degrés sud). L’ouragan passé, Drake fit escale en deux endroits de la côte sud de l’archipel de la Terre de Feu, où il entra en contact avec des indigènes qui pourraient être des Kawesqars ou des Yagans. Ces lieux furent probablement la baie de Désolation et l’île Henderson, avec un repos de trois jours sur la 1ère et une semaine sur la 2e. Ultérieurement, Drake continua sa mission dans le Pacifique jusqu’au nord. Ces deux rencontres marquent le commencement de l’interaction avec les indigènes de cette région avec les hommes blancs.

Territoire

Canal Beagle et glacier.

La zone qu’ils occupaient était énorme, mais pas aussi étendue que celle des kaweskars avec lesquels ils se réunissaient dans l’Île Clarence, au sud du détroit, quand ils coopéraient pour chercher la pyrite de fer qu’ils employaient pour allumer le feu, élément indispensable pour se chauffer.

On connaît l’existence de cinq fractions yámanas, qui correspondaient à des variations dialectales de la langue yagane et dont les noms et localisations sont les suivantes :

  • Wakimaala: ensemble des rives du canal Beagle depuis Yendegaia jusqu’à Puerto Róbalo et le canal Murray sur toute sa longueur.
  • Utumaala: à l’est de Puerto Williams et l’île Gable jusqu’aux îles Picton, Nueva y Lennox. Ils atteignirent aussi l’île des Etats.
  • Inalumaala: dans le canal Beagle, depuis la pointe Divide jusqu'à la péninsule Brecknock.
  • Yeskumaala: dans l’archipel du Cap Horn
  • Ilalumaala: depuis le baie Cook jusqu’au Faux Cap Horn.

Culture

Ces chasseurs de mammifères marins et cueilleurs de mollusques connaissaient bien le territoire et ses stations. Ils savaient où et quand rencontrer les phoques, les fruits de mer, les poissons, certains oiseaux et autres aliments. Très conscients du danger des changements climatiques brutaux, comme leurs voisins kaweskars, c’étaient des navigateurs avertis dans leurs canots d’écorces. Ils avaient un tempérament joyeux. Ceci ne dura pas, jusqu’à ce que leurs vies fussent bouleversées par les étrangers.

Habillement

Du fait du froid humide des territoires habités par les Yagans, leurs vêtements laissaient une grande partie du corps découvert. On explique ce paradoxe apparent par le fait que c’était précisément une façon d’éviter la saturation en humidité (qui accélère la perte de chaleur corporelle) due à la ventilation des zones de la peau où la perte de chaleur est minimale..

Ils utilisaient des peaux de lions marins (otaries à crinière) ou de loutres sur les épaules, attachées au cou et à la ceinture, cette pièce étant relativement petite, déplacée sur le tronc pour couvrir les zones où le vent mordait le plus, éventuellement. Ils utilisaient une autre peau qui recouvrait les parties génitales et fabriquaient de simples chaussures de cuir semblables à des mocassin. Les femmes utilisaient des colliers fait d’os d’oiseaux ou de petits escargots.

Alimentation

L’alimentation consistait principalement en viande de lions de mer, loutre et de baleine. Pour chasser ces mammifères, ils employaient de longs harpons. De plus, ils consommaient une grande variété d’espèces marines, entre lesquelles on distingue les cholgas, oursins, patelles et divers poissons. Quand ils campaient, ils consommaient en complément de la viande de guanaco et d’oiseaux, ainsi que des champignons, baies et œufs. Il leur arrivait de consommer des manchots à la broche (rôtis sur un feu, avec une broche tournante) pour les dégraisser, graisse qui était recueillie (pour couvrir la peau ou comme liniment). Ils n’étaient pas agriculteurs. Des traces de leurs sites les plus fréquentés pour leur alimentation sont les Køkkenmødding qui s’observent sur les côtes des territoires qu’ils ont habité.

Canots

Les canots des yagans, appelés anan, étaint fabriqués avec l’écorce d’un arbre, principalement coïgue ou guindo appelé aussi « coigüe de Magellan » (en yagán «shushchi») arbre à feuilles pérennes et tronc droit, sans branches basses. Ses dimensions étaient variables. L’explorateur britannique James Weddell rapporte que quand il se trouva dans la zone sud de l’île Navarino, il utilisa un canot pour son usage personnel de 3,30 m de long, large de 0,80 à 1 m. Il existe des descriptions de canots de plus de 5 mètres de long. Les femmes les gouvernaient et ramaient depuis la poupe. Elles le faisaient avec un aviron lancéolé qui leur permettait de ramer sans accrocher les algues (cochayuyos) lesquelles les propulsaient avec plus de rapidité. Également, dans ces zones, l’eau était plus calme. Les enfants prenaient soin du feu qui était allumé dans le milieu du canot, sur un plancher d’argile. L’homme, depuis la proue, était en veille pour chasser au harpon les otaries qui abondaient dans la zone avant l’arrivée des européens. Pour recueillir la prise, les femmes se jetaient à l’eau.

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Hêtre austral Nothofagus betuloïdes Réplique d'un canot Yagan Pointe de harpon

 

Outils

 

Les matériaux utilisés pour l’élaboration de leurs outils furent les os, le bois et la pierre, incluant les peaux et cuirs d'animaux, leurs tendons, nerfs et fibres végétales. Avec ces matières, ils disposaient d’armes et d’instruments de chasse et pêche. Par exemple, des lances, des flèches et des harpons.

Croyances

Les Yamanas croyaient en un être unique et puissant Watauinewa. Ils le priaient avant d’entreprendre la moindre activité. Ils croyaient aussi en des esprits malins qu’ils appelient Curspi, et en des créatures mythiques appelées Hanuch et Kachpik.
 

Cruspi 1Curspi


 

Guérisseurs et funérailles

Chez les yámanas, il y eut des guérisseurs qui occupèrent une place importante, les "chamanes", appelés Yekamush, lesquels pouvaient traiter des malades, guèrir des déséquilibres émotionnels et invoquer les esprits.

Quand un yámana mourrait, ils l’enveloppaient de peaux et déposaient des possessions prés de lui. Ils le recouvraient de terre et de branchages et abandonnaient le lieu pour toujours (lieu tabou).

État actuel

Aujourd'hui en Terre de Feu, il n'existe qu'un seul membre de cette communauté qui habite à Villa Ukika, près de Puerto Williams. Quelques rares autres Yámanas sont dispersés dans d'autres endroits au Chili. En Argentine, on ne connaît que quatre personnes de cette ethnie à Río Gallegos

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 13/04/2020

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