PEUPLES AMERINDIENS indiens des Amérique

les Iroquois

 

 

Les Iroquois


les 6 nations iroquoises

Les Iroquois (ou Haudenosaunee) connus aussi par l'expression Cinq-Nations comprennent effectivement cinq et puis plus tard six nations amérindiennes de langues iroquoises vivant historiquement dans le nord de l'État de New York aux États-Unis au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. La plupart des quelques 125 000 Iroquois vivent aujourd'hui en Ontario au Canada et dans l'État de New York. D'autres vivent au Wisconsin, au Québec et en Oklahoma. Seule une petite minorité des Iroquois parle aujourd'hui une des langues iroquoises dont notamment près de 1 500 locuteurs du mohawk dans le village Kahnawake, au sud de Montréal


territoire de 5 nations Iroquoise

les Mohawks


Amérindiens Mohawks

Les Mohawks (dénommés également Agniers) sont l'une des six grandes nations iroquoises, qui sont,
d’est en ouest : les Tuscaroras, Sénécas, Onneiouts, Onondagas, Cayugas et Mohawks. Mohawks dont la signification est « mangeur d'homme » dans la langue de leurs ennemis héréditaires, les Algonquins.
Kanien'kehá:ka ou Kanienkehaka est le nom qu'utilisait les Mohawks pour se dénommer, cela signifiait selon le contexte et les interprétations : « peuple de la lumière », « hommes éclairs », « peuple des silex » ou encore « enfants des étoiles », dans la langue Iroquoise des indiens Agniers du sud-est du Canada. Ils sont également appelés Agniers en français et Maquas en Nouvelle-Néerlande.

Au début de l'époque historique, les Agniers sont installés dans le Haut-New-York, dans la vallée Mohawk. L'anthropologue Pierre Lepage rappelle les premiers lieux d'occupation des Agniers en commençant par la période de la Nouvelle-France, pendant laquelle ils occupèrent successivement un lieu près de la Montagne à Montréal, ensuite Sault-au-Récollet au Nord de Montréal près de la rivière des Prairies pour enfin occuper la Seigneurie de Deux-Montagnes, situé à l'embouchure de la rivière des Outaouais.

Tous ces déplacements étaient fait à la demande de la Congrégation des pères de Saint-Sulpice qui convainquirent les Agniers que cela était pour leur bien et en dernier lieu en leur promettant des terres bien à eux au Lac-des-Deux-Montagnes. En plus de cette promesse, une thèse d'histoire sortie en 1995 propose que la présence des Agniers au Lac-des-Deux-Montagnes est bien antérieure à l'arrivée de la mission sulpicienne en 1721. (Lepage, 2009 : 121) Selon ces deux arguments, la promesse et l'occupation antérieure, les Agniers d'aujourd'hui auraient donc droit à ces terres.

Cependant, ce qui complique les choses est le changement de régime en 1760. Ce nouveau régime britannique commença par donner pleine possession de leurs terres, le libre exercice de leur religion ainsi que la libre circulation sur tout le territoire américain aux autochtones de la région, dont le peuple Mohawk, afin de récolter leur allégeance. (Johnson dans Lepage, 2009 : 122)
Mais ces belles promesses ne furent respectées que pour un temps limité.

À partir des années 1780 commence une longue résistance des Mohawks qui s'inscrit en continuité avec leur lutte contemporaine. La résistance atteint un apogée le 21 juin 1877 avec une insurrection de 250 Mohawks armés. (Lepage, 2009 : 119) Du côté des autorités, on s'éloigne de plus en plus d'une reconnaissance des revendications Mohawks, avec en 1840 l'adoption par le Parlement du Bas-Canada d'une ordonnance en appui aux droits territoriaux des Sulpiciens, et en 1912 le Conseil privé de Londres confirma derechef ces droits. En 1911, juste avant cette décision de Londres, les propos du chef Mohawk Sose Onasakenrat illustre bien le découragement et les doutes de leur lutte :


Chef Onasakenrat

« J’aimerais résumer en quelques pages l’horreur de la situation qui fut nôtre mais je ne suis pas certain de réussir... Nos pères s’étaient mis sous la protection des Français au Fort-de-la-Montagne dès 1662. Quand ils devinrent trop encombrants pour la colonie de Ville-Marie, on les déménagea à Lorette, devenu depuis le Sault-au-Récollet. Et quand on s’aperçut que les terres du Sault étaient les plus fertiles de la région, on crut bon de nous éloigner davantage pour concéder ces terres aux colons français... c’est alors en notre nom que les Messieurs se firent concéder la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes. De tout temps ils ont prétendu qu’elle leur avait été donnée à condition qu’ils s’occupent de notre bien-être spirituel et matériel. Nous avons toujours prétendu la même chose et quand nous avons voulu nous émanciper, quand nous avons voulu qu’ils cessent de s’occuper de nous, nous avons à bon droit réclamé la seigneurie. Nous l’avons réclamée de 1760 à 1911 mais les tribunaux ne nous ont jamais donné raison. Quant aux messieurs, ils tenaient trop à la terre pour quitter les lieux, quelque mépris qu’ils aient entretenu à notre égard. »

La situation changea de nouveau en 1945, lorsque le gouvernement fédéral racheta le reste de l'ancienne Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes. D'après Lepage, il s'agit simplement d'un changement de tutelle, avec peu de changement réel pour les droits des Mohawks. Le territoire autochtone n'est pas considéré comme une réserve selon la Loi sur les Indiens et donc ne bénéficie pas de la même autonomie administrative. (Lepage, 2009 : 123) En 1974, le Bureau fédéral des revendications autochtones est créé mais les revendications Mohawks sont rejetées deux fois plutôt qu'une.


Site de la Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes

C'est en 1985 et 1986 que s'établit le contexte direct à la crise d'Oka à venir. Le Regroupement des citoyens d'Oka est fondé en réaction à la mise sur pied d'un centre de désintoxication pour la clientèle autochtone. La municipalité d'Oka appuie le groupe citoyen dans ses démarches, et la chicane s'étend à des questions de zonage et de construction. (Ibid. : 125) À la fin de 1988, le Conseil de bande de Kanesatake publie une étude avançant que la communauté va doubler de population en 1996 et donc qu'elle a besoin de plus de territoire. Le Conseil cherche des terres qui rempliraient leurs besoins et propose des terres limitrophes au terrain de golf. Le conflit se déclare lorsqu'en 1989 la Mairie d'Oka annonce un projet d'expansion du terrain de golf en question ainsi que d'un projet résidentiel connexe. Lepage aborde aussi la question d'un contexte explosif des relations police-communauté autochtone dans les années précédant la crise. Seulement à Kanesatake, une opération policière d'envergure a eu lieu le 29 septembre 1989, faisant sept arrestations, et ce six mois à peine avant le début de la campagne de désobéissance civile des Mohawks en mars, qui mènera à la crise d'Oka.

Les Senecas


Guerrier Senecas

Les Sénécas ou Tsonnontouans sont un peuple amérindien d'Amérique du Nord qui faisait partie de la Confédération iroquoise. Pendant la guerre d'indépendance américaine et durant la guerre anglo-américaine de 1812, ils étaient alliés aux Britanniques. Ils sont approximativement 1 000 au Canada et 8 000 aux États-Unis.

L’origine du nom de la tribu vient du « Onöndowaga » et signifie « les personnes de la grande colline ». Durant l'Ancien Régime, on utilisait le nom de Tsonnontouans ou Sonont8ehronons.

Les Sénécas vivaient traditionnellement dans ce qui est aujourd'hui l'État de New York, entre la rivière Genesee et le lac Canandaigua. Des récentes découvertes archéologiques montrent que leur territoire s’étendait jusqu’à la rivière Allegheny, notamment après que les Iroquois eurent anéanti les tribus wenro et ériée.

Les Sénécas cultivaient le maïs, les haricots et les courges, selon la technique des trois sœurs, et pratiquaient la chasse et la pêche.

Puisque les Sénécas étaient une tribu située davantage vers l’Ouest, ils étaient notamment connus sous le nom de « gardiens de la porte occidentale ». Étant un peuple sédentaire, la majorité des villages étaient protégés de palissades de bois. Ganondagan, composé de 150 maison longues, était le village sénéca le plus large du xviie siècle. Les femmes sénécas étaient les principales dispensatrices de soins et pratiquantes de l'agriculture tandis que les hommes chassaient ou cherchaient de nouvelles zones de peuplement.

Les Sénécas ont été impliqués dans le commerce de la fourrure à un stade précoce, en particulier avec les Hollandais. Grâce à ce commerce, les Sénèques ont été parmi les premières tribus indigènes de leur région à avoir accès aux armes à feu dès le début du xviie siècle.

Les Sénécas avaient une qualification particulière en matière de guerre et ils étaient de puissants et de féroces adversaires. Pourtant ils étaient reconnus pour leur diplomatie et leur volonté de s'unir aux cinq autres nations d'origine. Les Sénécas étaient souvent en guerre avec les Algonquins à l'est et les Hurons à l'ouest et au nord. Ils possédaient également une milice qui était envoyée en mission pour avoir l’hégémonie d’une région du territoire.

Personnages importants

Red Jacket (1758-1830) : Un chef orateur des Sénécas, membre du clan Seneca Wolf et messager des Britanniques à l’époque de la Révolution américaine. Il avait l’habitude de porter un manteau rouge fourni par les Britanniques.

Lewis Henry Morgan (1818-1881) : Un avocat qui étudia de près les Sénécas. Il les a défendus parce qu’Ogden Land Company voulait les priver d’une partie de leurs terres.

Les Oneidas


Homme Oneida

Les Oneidas, qui forment la plus petite des cinq nations de la confédération des Iroquois, habitent un seul village près du lac Oneida dans l'État de New York, pendant la plus grande partie de l'époque historique. Ils ne comptent que trois clans matrilinéaires (Loup, Ours et Tortue).

Les Oneidas, qui forment la plus petite des cinq nations de la confédération des Iroquois, habitent un seul village près du lac Oneida dans l'État de New York, pendant la plus grande partie de l'époque historique. Ils ne comptent que trois clans matrilinéaires (Loup, Ours et Tortue). Neuf chefs oneidas siègent au conseil de la confédération. C'est peut-être un village oneida que Champlain attaque sans succès en 1615. Leur village est incendié par les Français en 1696. Contrairement à la plupart de leurs frères de la confédération et sous l'influence du missionnaire de la Nouvelle-Angleterre, Samuel Kirkland, les Oneidas se rallient à la cause des rebelles lors de la guerre de l'Indépendance américaine. Après la guerre, cependant, ils subissent les pressions des Américains qui veulent acheter leurs terres dans l'État de New York.

Une partie importante de la bande déménage au Wisconsin et, en 1839, un autre groupe de 242 personnes achète un lopin de terre près de London, en Ontario. De religion méthodiste et anglicane lorsqu'ils émigrent en Ontario, certains se sont joints depuis à la Religion de Handsome Lake. En 1996, 5887 Oneidas sont inscrits au Affaires autochtones et du Nord Canada.

Les Onondagas


Chef Sidney Hill lors de son discours au Nations unies en 2009

Les Onondagas (ou Onontagués, Onondages) sont une tribu amérindienne qui fut membre de la confédération des Cinq-Nations.

Ce peuple fait partie de la Nation iroquoise. Leur langue, l'onondaga est apparentée aux langues iroquoiennes.

Les Onondagas vivaient de part et d'autre du fleuve Saint-Laurent sur les territoires actuels de la province de l'Ontario au Canada et dans l'État de New York aux États-Unis notamment dans le comté d'Onondaga. Une branche de cette tribu, les Oswegatchie vivaient le long du fleuve Saint-Laurent.

Les Onondagas étaient traditionnellement les gardiens du feu pour les Cayugas et Sénécas qui vivaient à l'ouest et les Onneiouts et Agniers qui vivaient à l'est. Pour cette raison, la Ligue des Iroquois, historiquement, réunissait le gouvernement Iroquois à Onondaga, comme d'ailleurs les chefs traditionnels le font encore aujourd'hui.

Ils ont été les partenaires commerciaux des Hollandais puis des Britanniques. Ils furent donc de farouches adversaires pour les Français de la vallée du Saint-Laurent.

Lors de la guerre d'indépendance des États-Unis, les Onondagas restèrent neutres.

Le Canada a rappelé le souvenir de ce peuple amérindien en 1963, par l'attribution d'un nom pour l'un des nouveaux sous-marins de la flotte canadienne, le NCSM Onondaga (S73).

Les Cayugas


amérindien Cayugas

Les Cayuses sont une tribu amérindienne dans l'État de l'Oregon aux États-Unis. Elle partage une réserve avec les tribus Umatilla et Walla Walla, dans le nord-est de l'Oregon, près de Pendleton, à la base des montagnes Bleues.

Les Cayuses se nomment eux-mêmes Tetawken, ce qui signifie « nous, le peuple ». Originellement situés dans le nord-est de l'Oregon et au sud-est de l'État de Washington, ils occupaient un territoire adjacent à celui des Nez-Percés. Comme les tribus des Plaines, les Cayuses plaçaient en haute estime la guerre et étaient des cavaliers talentueux, se servant souvent de leurs prouesses à cheval pour intimider d'autres tribus. Ces compétences en matière de chevaux furent utiles tant aux Indiens qu'aux cowboys voisins qui adoptèrent le poney Cayuse. À la suite du massacre de Whitman et de la guerre Cayuse, les Cayuses se déplacèrent dans la réserve des Umatilla après avoir signé un traité avec le gouvernement fédéral des États-Unis en 1855.

Les Tuscaroras


indien Tuscaroras

Les Tuscaroras (parfois Touscaroras) forment un peuple amérindien rattaché en 1722 aux Iroquois par la « grande loi de l'Unité » (Gayanashagowa), devenant ainsi la sixième nation iroquoise.

L'origine du mot « iroquois » est obscure, mais cette appellation pourrait provenir d'une phrase souvent employée à la fin de discours iroquois, « hiro kone » (je l'ai dit). D'autres considèrent que le mot proviendrait du nom qui leur a été donné par leurs ennemis, les Algonquins : « Irinakhoi » (serpents à sonnette). Il est aussi possible que le mot provienne des pêcheurs basques qui surnommaient le peuple Hilokoa (« les tueurs ») qui serait passé en langue algonquine, qui ne prononce pas le « r », à hirokoa, les Français auraient tout simplement francisé l'ethnonyme3. Toutefois, les Iroquois s'appellent eux-mêmes Haudenosaunee (peuple aux longues maisons).

Les Onondagas, les Sénécas et les Tuscaroras vivent encore aujourd'hui dans des réserves de l'État de New York.

Leurs terres d'origine se situent entre les Adirondacks et les chutes du Niagara.

Des traces de peuplement sont attestées dès le xe siècle av. J.-C. Au xive siècle est introduite la culture du maïs.

Selon la tradition iroquoise, à cette époque il n'y avait qu'une seule tribu, habitant sur le fleuve Saint-Laurent, à qui les Algonquins apprennent l'agriculture. La formation des différentes tribus est incertaine.

Des traces de peuplement sont attestées dès le Xe siècle av. J.-C. Au XIVe siècle est introduite la culture du maïs. Selon la tradition iroquoise, à cette époque il n'y avait qu'une seule tribu, habitant sur le fleuve Saint-Laurent, à qui les Algonquins apprennent l'agriculture. La formation des différentes tribus est incertaine. On sait qu'une ligue iroquoise est créée en 1570 sous le nom de Ligue des cinq nations. En 1722, les Tuscaroras entrent dans la ligue, qui devient les Six nations. La population des Iroquois est évaluée à 22 000 individus au début en 1630 et tombe à 6000 au début du XVIIIe siècle.

En 1603, lorsque les Français arrivèrent au Canada, les Iroquois formaient une ligue puissante, alors en guerre contre les Hurons et les Adirondacks. Ces derniers demandèrent le secours des Français qui, conduits par Samuel de Champlain, défirent les Iroquois.

Des Hollandais, qui avaient remonté l'Hudson jusqu'à la hauteur de la ville actuelle d'Albany, se trouvèrent confrontés aux Adirondacks, et anéantirent toute la tribu. Ensuite, dans les guerres que se firent les Anglais et les Français, les Iroquois se partagèrent et servirent alternativement les deux camps.

Au xviie siècle, des guerres avec les Français, alliés aux Algonquins, aux Montagnais (Innus) et aux Abénakis, et les Britanniques, les forcent à retourner dans les limites de leurs terres ancestrales, ou, dans le cas des Iroquois christianisés par les Jésuites et persécutés par leurs compatriotes, au Canada, principalement au Québec.

En 1648–1653, les Iroquois attaquent les Hurons, les Algonquins et leurs alliés français. Ils finissent par affaiblir la confédération des Hurons qui se disperse. Certains prisonniers étaient adoptés (ils devenaient Iroquois) alors que d'autres étaient torturés (on leur arrachait notamment les ongles avant de les brûler vifs, à petit feu) ou frappés à coups de bâton. Les guerriers mangeaient les organes des vaincus7. En 1660, quelques centaines d'Iroquois gagnent la bataille de Long Sault contre 17 Français et 48 alliés amérindiens.

La bataille de Long Sault fut livrée en mai 1660 par 17 colons de la Nouvelle-France, avec 40 alliés Hurons et 4 Algonquins contre plusieurs centaines d'Iroquois dans un fortin abandonné, sur la rivière des Outaouais au Long-Sault. Adam Dollard des Ormeaux et tous ses compagnons y périrent. Malgré la défaite française, les Iroquois cessèrent les raids sur Ville-Marie (maintenant Montréal).

Lorsque Colbert devint responsable de la Nouvelle-France, cela faisait déjà 25 ans que les Iroquois dévastaient la colonie pour détourner le commerce des fourrures des Hurons et des Outaouais avec la Nouvelle-France ; les Iroquois veulent profiter de ce commerce en tant qu'intermédiaires avec Albany.

En 1667, les Mohawks et les Onneiouts acceptent de conclure la paix.

La guerre reprit par ordre du ministre de la Marine Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain le 13 juin 1687 : l’expédition contre les Iroquois quitta Montréal, avec 832 hommes des troupes de la marine, 900 hommes de milice et 400 Amérindiens alliés. L’avant-garde captura plusieurs Iroquois le long du fleuve. Au Fort Frontenac, l’intendant de Champigny, qui avait devancé le gros de l’expédition, s’empara de Cayugas et d’Onneiouts pour les empêcher de porter aux villages iroquois au sud du lac, la nouvelle de l’approche de l’armée française.


Fort Frontenac

Un autre groupe d’Iroquois, soi-disant neutres, qui habitaient un village près du fort, furent aussi capturés pour les mêmes raisons. En tout, 50 à 60 hommes et 150 femmes et enfants furent emmenés à Montréal. Le gouverneur Jacques-René de Brisay expédia en France 36 des 58 prisonniers iroquois, mais laissa clairement entendre qu’il aurait mieux aimé n’en rien faire. Ces prisonniers furent par la suite forcés à devenir des esclaves dans les galères du Roi9.


Jacques-René de Brisay

Après la Glorieuse Révolution de novembre 1688 qui renversa Jacques II, l'allié de Louis XIV, les Iroquois apprennent des Anglais d’Albany que l’Angleterre et la France sont en guerre et abandonnent toute idée de paix. Le massacre de Lachine eut lieu le 5 août 1689 : environ 1 500 guerriers iroquois s’abattirent sur le village de Lachine, aux portes de Montréal, près des rapides du même nom. Vingt-quatre colons furent tués, 70 à 90 faits prisonniers, dont 42 ne revinrent jamais. Sur 77 maisons, 56 furent rasées par les Iroquois et leurs alliés de la confédération des Cinq-Nations. Le massacre de Lachine et ses suites aurait coûté la vie à un Québécois sur dix.


massacre de Lachine

En 1690, l'abbé de Choisy écrit à Bussy : « Les Anglois ont été vus avec quarante huit voiles à l'entrée du fleuve Saint-Laurent. On craint fort pour Québec parce que M. de Frontenac est allé avec ce qu'il a de troupes défendre Montréal contre les Iroquois et contre plusieurs François huguenots qui se sont joints à eux.

L'article XV des traités d'Utrecht range les Iroquois sous le protectorat de la couronne britannique.

Les Iroquois sont un peuple agriculteur et semi-sédentaire. Ils cultivent le blé, le tournesol et les trois sœurs : le maïs, le haricot et la courge. Ils complètent leur alimentation par la pêche, au printemps, et la chasse. Les hommes partent à l'automne et reviennent en hiver.

Les Iroquois sont aussi d'habiles artisans. Ils chassent les animaux pour ensuite utiliser leur cuir et leur fourrure afin de se confectionner des vêtements. Les Iroquois recherchent particulièrement la peau du cerf puisque cette dernière est « résistante, souple et plus imperméable que la peau d'autres animaux». Les hommes et les femmes se divisent les tâches en ce qui concerne le processus de confection de vêtements. En effet, les hommes chasseront les animaux et ce sont les femmes qui prépareront les peaux et qui confectionneront les vêtements. Ils portent des vêtements en peau d'animal cousue avec les épines du porc-épic et décorés de coquillages et de motifs divers.

En hiver, les Iroquois optent pour des vêtements plus chauds, l'habillement durant l'été sera beaucoup plus léger. En effet, durant l'hiver, « ils se couvrent les jambes et s'enveloppent le corps d'une cape de fourrure ample et chaude» et portent des mocassins rembourrés de fourrure.

    

L'été, ils optent pour une chemise légère arrivant jusqu'aux cuisses et se promènent pieds nus.

Ayant une vie sédentaire, les Iroquois en 1500 vivaient dans des maisons longues. Celles-ci étaient construites de troncs d’arbres entrelacés et recouvertes d’écorce ainsi les Iroquois pouvaient facilement les agrandir. Les Amérindiens cultivaient aussi le chanvre qu'ils utilisaient pour lier les charpentes des maisons entre elles, ce qui les rendait très solides. La division de la maison longue se répartit de cette façon, à chaque extrémité de cette construction, il y a deux portes afin de faciliter le déplacement. Au centre se retrouve une allée centrale où se retrouvent des foyers servant à la cuisson des aliments. De plus, il y a des trous d'aération au-dessous des foyers pour favoriser l'échappement de la fumée. Par la suite, il y avait deux rangées qui comprenaient des pièces séparées les unes des autres. Une allée au milieu servait à circuler et à faire des feux. De cinq à dix familles habitaient dans ces maisons qui regroupent entre 25 et 60 individus25. Les maisons longues étaient regroupées en villages de mille à deux mille habitants. La maison longue mesurait 5 à 7 mètres de large par 50 à 100 mètres de long sur 7 mètres de haut. Les portes étaient très basses. Durant l’hiver, les portes étaient fermées avec des peaux d’animaux.

    

Le village, qui était souvent entouré d’une palissade, se trouvait souvent près d’un cours d’eau. Celle-ci était construite par les hommes du village. Ces fortifications sont fabriquées à partir de pieux de bois plantés à la verticale dans le sol. On y ajoutait de l’écorce, des branches d’arbres et d’autres pieux à l’horizontale afin de solidifier l’armature et bloquer la vue. Les pieux de bois peuvent atteindre en moyenne entre 4 à 10 mètres de haut, mais peuvent grandement varier selon les époques. Le périmètre des palissades diffère selon la grosseur du territoire occupé par les différentes nations iroquoises, mais couvrait environ 0,004 km2. Ces palissades agissent comme marqueur symbolique de leur mode de vie et de leur communauté. Leur mise en place sert de bouclier contre le climat, les animaux, mais surtout contre les attaques. Certains villages vont jusqu’à construire une ou deux palissades supplémentaires, autrement appelées fortifications simples ou doubles, autour de leur territoire afin d’assurer une meilleure défense contre les différents ennemis. Au fil du temps, ces structures deviennent de plus en plus imposantes. Certains villages utilisent des pieux de bois de 24 pouces de diamètre afin d’édifier leurs barricades.

Les Iroquois se servaient aussi du chanvre pour leurs rituels, ils mélangeaient de petites quantités avec du tabac et des plantes aromatiques. Très vite les Amérindiens se sont rendu compte que les Blancs aimaient beaucoup ce produit et ils s'en servirent comme monnaie d'échange


Organisation sociale

L'organisati
on sociale est matriarcale, matrilinéaire et matrilocale: c'est la mère qui détermine le lignage, et les femmes possèdent la terre. Après son mariage, l'homme emménage chez son épouse, et ses enfants deviennent membres du clan de la mère. Les femmes choisissent également les chefs de clan.

 
matrilinéaire
Se dit d'un mode de filiation et
d'organisation sociale dans lequel
seule l'ascendance maternelle est prise
en ligne de compte
pour la transmission du nom,
des privilèges,
de l'appartenance à un
clan ou à une classe.
matrilocal
Se dit du mode de résidence
imposé à un couple de jeunes mariés,
suivant lequel le fiancé ou l'époux
vient habiter dans la famille de sa femme.
matriarcale
Type de société dans lequel
les femmes détiennent
légalement l'autorité et le pouvoir
dans la famille et transmettent
leurs noms aux enfants



Un
père jésuite français qui rencontre les Iroquois en 1650 décrit la société iroquoise comme égalitaire. La Confédération Iroquoise s'étend des monts Adirondacks aux Grands Lacs, sur le territoire actuel de la Pennsylvanie et du nord de l'État de New York. La terre est détenue et travaillée en commun. La chasse se fait en groupe et les prises sont partagées entre les membres du village. La notion de propriété privée des terres et des habitations est parfaitement étrangère aux Iroquois. Les femmes jouent un rôle important : le lignage s'organise autour de ses membres féminins dont les maris viennent rejoindre la famille. Les familles élargies forment des clans et une douzaine ou plus de clans peuvent former un village. Les femmes les plus âgées du village désignent les hommes habilités à représenter le clan au conseil de village et de tribu. Elles désignent également les 49 chefs qui composent le grand conseil de la Confédération des cinq nations iroquoises. Les femmes surveillent les récoltes et administrent le village quand les hommes sont à la chasse ou à la pêche. Elles fournissent mocassins et nourriture pour les expéditions guerrières, et ont un certain contrôle sur les affaires militaires.

En 1744, le gouve
rneur de Virginie invitait les Iroquois à envoyer au « Collège of William and Mary » de Williamsburg six jeunes gens pour faire leur éducation. Le chef de la Nation iroquoise, Conassatego, répondit en termes élégants qu'il comprenait la générosité de cette offre, mais que, à leur tour, les blancs devaient comprendre que les Iroquois étaient différents et avaient une autre conception des choses.

De farouches guerriers



Les Iroquois
de la région de NewYork étaient réputés pour être de terribles guerriers; les prisonniers de guerre pouvaient être mangés, comme dans toutes les armées occidentales à court de ravitaillement. Toutefois, le cannibalisme en dernier recours est à distinguer du cannibalisme rituel (païen). Les Iroquois utilisaient les mêmes armes que pour la chasse : le tomahawk, l'arc et les flèches, les massues. À partir des guerres coloniales entre la France et l'Angleterre, certains guerriers iroquois portaient un ou plusieurs scalps autour du cou7, preuve exigée par les colons de leur valeur au combat, les colliers d'oreilles servant de monnaie imposée par les occupants se battant le plus souvent par tribus interposées dans une logique d'extermination des peuples autochtones.

Maître de la peur
Les Iroquois, peuple autochtone, étaient de grands guerriers, mais pas les plus meurtriers. En effet, s'il est vrai que les Iroquois ont tué relativement peu de Français, il semble également incontestable que les premiers colons et les différents peuples autochtones ont ressenti une peur aiguë et que, pour eux, les Iroquois étaient de véritables monstres, des générateurs de peur auprès de tous. Ils utilisaient leurs techniques de guerre pour effrayer les autres peuples, mais avant tout, leurs techniques de torture. La pire chose qui pouvait arriver à un colon ou un Autochtone était de se faire capturer par les Iroquois, ils savaient alors que s'engageait pour eux un long moment de douleur et d'atrocité, à vivre jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Un témoin du xviiie siècle, Moreau de St.-Méry,

relate que pour compenser leur infériorité numérique, les Iroquois furent les premières tribus à pratiquer le cannibalisme et à infliger de cruelles tortures à leurs prisonniers, pour soumettre leurs ennemis par la terreur. Les Iroquois de la région de New York étaient réputés pour être de terribles guerriers ; les prisonniers de guerre pouvaient être mangés, comme parfois dans les armées à court de ravitaillement. Toutefois, le cannibalisme en dernier recours est à distinguer du cannibalisme rituel (païen). 
Prénoms iroquois
Les
Iroquois ont donné des prénoms qui prennent souvent ancrage dans la nature qui les entoure, dans les forces surnaturelles qu'ils perçoivent, dans les qualités des personnes, ou bien dans d'autres événements de la vie, souvent liés à la naissance ou comme l'ensemble des peuples amérindiens dont l'étymologie des prénoms nord-amérindiens est similaire. Comme exemples de prénoms, on peut citer Hior, Rhan, Leik, Akya, Awhem.

L'alimentation
L'
importance de l'agriculture

L'agriculture est la base de l'alimentation des Iroquois et ce, malgré le froid du Saint-Laurent dont Samuel de Champlain parle en 1615. C'est ce qui leur permettait de manger tout l'hiver puisqu'ils conservaient leurs récoltes pendant les périodes hivernales. Si les récoltes n'étaient pas suffisantes, les Iroquois devaient se rationner ou la compenser par la chasse et la pêche afin de tenir bon tout l'hiver. Afin d'obtenir une bonne récolte, plusieurs de ces tribus effectuaient des rites spéciaux en vue d'obtenir en quelque sorte la reconnaissance des esprits. Les Iroquois cultivaient majoritairement les courges, les haricots et les tournesols. Afin de conserver les aliments récoltés tout l'hiver, les Iroquois ont dû trouver divers moyens de conserver leur nourriture. Par exemple, pour garder le maïs, ils ont découvert qu'ils pouvaient arracher les feuilles et faire sécher les épis à l'aide du feu. De plus, il semble qu'ils préparaient leurs mets avant que la neige ne tombe. Quand l'hiver s'annonçait glacial, ils creusaient des sous-sols dans leurs huttes pour y placer la nourriture qui pouvait être congelée par ce froid.
Récoltes
Les Iroquois ont plusieurs façons de procéder à leurs récoltes afin de pouvoir faire des provisions. Le maïs se récolte en septembre, ils le cueillent dans des paniers portés sur le dos. Ensuite, ils retournent les feuilles de chaque épi avec des baguettes à éplucher. Les Iroquois attachent plusieurs de ces épis afin de les faire sécher. Une fois séchés, ils égrènent le maïs avec les mains ou à l'aide d'une mandibule de cerf. Par la suite, les épis sont entreposés dans de gros vases d'entreposage qui peuvent atteindre jusqu'à cinquante centimètres de hauteur. Ces vases sont rangés sous les maisons avec le poisson fumé et séché et d'autre nourriture. Les épis, tout comme les courges, étaient bouillis ou grillés.

La chasse et la pêche
C'est la chasse et la pêche qui permettent de compléter l
eur alimentation. La chasse varie selon les régions et les nations. En effet, certaines nations préfèrent chasser l'hiver, tandis que d'autre, comme les Hurons, préfère chasser l'automne et le printemps. Outre que la chasse, la cueillette de petits fruits étaient aussi essentielle pour l'alimentation, mais aussi essentielle à leur santé. La chasse est non seulement un surplus de protéine pour les Iroquois, mais c'est aussi une source de matière première, de fourrures et de peaux servant à confectionner leurs vêtements. La proie la plus chassée est le cerf de Virginie. Il est piégé ou chassé au collet. Outre le cerf de Virginie, ils chassent le castor, la loutre, la marmotte, la martre, l'orignal, l'ours noir, le renard et le rat musqué. La pêche constitue semble-t-il 15 % des protéines et des calories des Iroquois. La pêche se fait davantage le printemps et l'automne. Les Iroquois sont dotés d'un canot d'écorce pour la pêche, de différentes espèces comme l'alose, l'anguille, le bar, le brochet, la carpe doré, l'éperlan, l'esturgeon, la lamproie, le saumon, et la truite. Les poissons sont séchés et boucanées, c'est-à-dire fumés, pour les provisions de l'hiver

 

Maison longue

Les habitations des Iroquoiens vers 1500

Date de dernière mise à jour : 29/01/2023

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